C'était un bel après-midi de printemps en Angleterre. La température s'accordait bien avec l'humeur de deux tourtereaux qui venaient d'apprendre une merveilleuse nouvelle. Depuis longtemps, ils désiraient fonder une famille nombreuse, mais la femme, Annora, n'arrivait pas à tomber enceinte. Finalement, après tant d'essais et d'années passées à essayer de concevoir un bébé, ils y étaient enfin arrivés de façon totalement naturelle! Même la médecine magique n'avait jamais réussi à faire quoi que ce soit pour eux. Bref, c'était un miracle pour les deux futurs parents. Dans 9 petits mois, leur premier enfant viendrait au monde et rien ne pouvait gâcher leur bonheur.

Après neuf mois d'attente interminable, ils étaient impatients de voir le nez de leur petite chérie. Oui, les médecins leur avaient annoncé que c'était une fille qu'ils auraient et ils en étaient ravis. Bien sûr, avoir un garçon les aurait satisfaits de la même façon. Ils avaient décoré la chambre de la petite fille, la remplissant de jouets, de peluches et de vêtements de toutes sortes. Cette enfant, qui serait fort probablement fille unique à cause des problèmes de fertilité de sa mère, serait choyée par ses parents. Annora et Newbury allaient lui donner tout l'amour dont un enfant avait besoin pour être heureux.

Depuis plusieurs heures déjà, Annora accouchait. Il y avait des complications et la survie du bambin était en péril. Une naissance est toujours censé être un événement joyeux, mais c’était tout le contraire qui se produisait ici. Newbury pleurait, mais ce n’était pas des larmes de joies. Soit il perdait sa femme, soit il perdait sa fille unique. Il n’avait aucun contrôle sur la situation et il paniquait. Malgré tout, il essayait de garder son calme et tentait, tant bien que mal, de rassurer sa femme qui hurlait. La douleur lui transperçait le corps d’une horrible façon, jamais elle ne serait doutée qu’accoucher la ferait souffrir ainsi…

«Rita ! Rita Annora Felicy Skeeter ! Où te caches-tu encore ?» Ce n’était pas la première fois que la petite fille se cachait et que son père n’arrivait pas à la trouver et il commençait à en avoir un peu assez. Il avait beau surveiller sa fille, dès qu’il détournait les yeux, elle s’enfuyait. Parfois, il la retrouvait dans le jardin, alors que de temps à autre elle était chez les voisins. Cette fois-ci, il avait regardé dans tous les coins et recoins de la maison, était allé voir partout dans le voisinage et même au plus profond du jardin, derrière les gros arbres qui s’y trouvaient sans apercevoir ne serait-ce que l’ombre de la petite fille. Le soleil était sur le point de se coucher et il voulait retrouver sa fille avant la tombée de la nuit. Alors qu’il courait dans le quartier à la recherche de la fillette de 5 ans, il songea à appeler la police s’il ne la trouvait pas dans les quinze prochaines minutes. Finalement, il arriva au parc à quelques maisons de chez lui et aperçut Rita à genou dans le bac à sable. «Rita ! Viens ici tout de suite.» Elle ne bougea pas et il s’approcha d’elle. La main tendue devant elle, un magnifique papillon s’y était posé et elle l’observait sans bouger. Soudain, à l’approche de Newbury, le papillon s’envola et la petite fille tourna la tête vers son père. «T’as vu, Papa ?!» Quand les yeux de Newbury croisèrent les deux iris bien verts de sa fille, toute sa colère et sa panique s’évaporèrent. Elle avait les mêmes yeux que sa défunte mère. À toutes les fois qu’il regardait sa fille, il souhaitait que sa femme revienne à la vie et qu’elle soit là avec lui pour élever leur enfant. Il retint ses larmes et tendit la main vers Rita. «Viens chérie, c’est l’heure d’aller dormir.» La petite, sans un mot se leva et marcha vers son père en souriant. Elle agrippa sa main et ils rentrèrent à la maison. Il la mit au lit et, comme tous les soirs, lui raconta une histoire de princesses et de fées pour l’endormir.

Rita était un enfant curieux et Newbury ne s’en plaignait pas. Pour lui, la curiosité et un signe d’une grande intelligence et il se réjouissait qu’elle s’intéresse autant à tous les sujets. Il voulait qu’elle entre à Poudlard, tout comme Annora et lui. Il se demandait, presque à tous les jours, si son enfant allait être une sorcière également. Il n’en avait presque aucun doute, puisqu’elle était issue de deux parents sorciers, mais il se questionnait sur la façon dont ses pouvoirs se manifesteraient et à quel moment cela surviendrait…